L'eau & l'ENVIRONNEMENT
Conférence de
presse sur le lancement d'un rapport sur l'urgence de réduire les
gaspillages d'eau et de nourriture
Il faudrait doubler nos besoins en eau d’ici à 2015 pour atteindre les
OMD si nous ne changeons pas nos habitudes de production et de
consommation
« C’est parce qu’il faudrait doubler nos besoins en eau d’ici à 2015
pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)
en matière de lutte contre la faim qu’il est urgent de réfléchir aux
moyens d’arrêter le gaspillage de nourriture et d’eau à l’échelle
mondiale. »
C’est en substance ce qu’ont souligné M. Pasquale Steduto, de
l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
(FAO); M. David Molden, de l’Institut international de gestion des
ressources en eau (IWMI); M. Anders Berntell et M. Jan Lundqvist, de
l’Institut international de l’eau à Stockholm (SIWI); à l’occasion
d’une conférence de presse, ce matin au Siège des Nations Unies à New
York, consacrée à la présentation d’un rapport intitulé « Économiser
l’eau : du champ à la fourchette - atténuer le gaspillage dans la
chaîne
de l’alimentation », lancé aujourd’hui dans le cadre de la seizième
session de la Commission du développement durable des Nations Unies
(CDD-16). (...)
« Dans les conditions actuelles de production, il nous faut entre
500 et 2 000 litres d’eau pour
produire un kilogramme de blé et entre
5 000 et 25 000 litres pour
produire un kilogramme de viande de bœuf
», a
précisé M. Molden, en ajoutant qu’il faudrait plus de 3 000
litres
d’eau pour répondre aux besoins alimentaires quotidiens d’un
homme. À l’instar des autres intervenants, il a insisté sur
l’urgence, notamment dans le contexte de la crise alimentaire actuelle,
de réfléchir aux moyens de produire plus avec moins d’eau en notant que
1,2 milliard de personnes
vivaient dans des zones où il n’y avait pas
assez d’eau pour répondre à leurs besoins.
« Nous ne devons pas seulement regarder du côté de la production mais
aussi de la consommation », a insisté pour sa part M. Lundqvist, en
notant que 25% de la nourriture étaient gaspillés ou jetés dans le
monde, dont 30% aux États-Unis pour une valeur annuelle de 48 milliards
de dollars. Il a précisé que le rapport présentait un
descriptif de la nature et de la quantité d’aliments gaspillés, en
précisant que le cumul des
25%
d’aliments gaspillés et de ce que nous
mangeons de trop chaque jour dans les pays développés
entraînaient un
gaspillage d’une quantité impressionnante d’eau.
De son côté, M. Steduto de la FAO a indiqué qu’il n’y avait pas de
recette type, mais toute une série d’attitudes et de mesures à adopter
de la production à la récolte puis de la récolte à la consommation en
tenant compte notamment de la variabilité des conditions
environnementales au cas par cas. Répondant à la question
d’un journaliste, il a indiqué que la génétique ne pouvait être à elle
seule une réponse si nous n’améliorions pas la gestion de l’eau et du
stockage, ou encore la qualité du contrôle des engrais, des pesticides
ou de l’humidité des sols. Une optimisation de tous les
moyens dont nous disposons pourrait nous aider selon des estimations
réalistes à réduire de 50% les gaspillages, a-t-il encore ajouté.
Il ne s’agit pas seulement d’augmenter la production mais aussi de
mieux gérer la logistique entre le champ de culture et le consommateur,
a déclaré M. Berntell, en mentionnant les importantes pertes
alimentaires liées à la difficulté d’atteindre les marchés et les
consommateurs dans les pays en développement.
Les intervenants se sont aussi félicités de l’intérêt croissant du
monde de l’entreprise pour une meilleure gestion de l’eau et du lien
triangulaire entre les changements climatiques, l’eau et la
nourriture. Tout en soulignant l’importance de
sensibiliser
les consommateurs à la question de la
quantité d’eau nécessaire à
la
production de besoins quotidiens de
nourriture,
M. Berntell a insisté
sur l’économie en eau que constituait l’alimentation végétarienne.
http://www.un.org/News/fr-press/docs/2008/Conf080514-EAU.doc.htm
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